Nine comprend tout, et très vite. Logique, donc, que du haut de ses dix ans et demi, ses camarades de classes, ces Gmols comme elle les appelle (ce qui donne, en version longue, Gros MOrveux Limités), ne présentent pas le moindre intérêt. Logique aussi qu’elle ait bien cerné l’attitude terriblement protectrice de ses parents : sortir jouer dans la rue, passer la nuit chez une copine, participer à un goûter d’anniversaire… Tout cela lui est interdit. Trop dangereux. Il risquerait d’y avoir des garçons (ça bouscule), des animaux (ça mord, ça griffe), une piscine (ça noie) et d’autres choses plus terrifiantes encore. Alors quand Nine apprend que sa mère vient de trouver un nouveau travail, elle jubile. Enfin un peu d’air. D’autant que dans la précipitation, ses parents ont embauché un baby-sitter pas tout à fait comme les autres. Jeune étudiant, motard, sans aucune expérience avec les enfants, Anil va sans le vouloir remuer les habitudes de la famille.
Il était temps. Un premier roman drôle et sensible, qui dit avec intelligence le poids qui pèse parfois sur les épaules des enfants.
Baby-sittor a reçu le prix Roman Jeune de la ville de Laval.